Retour sur la 36è édition du festival : mensonge ou vérité ?

 


Dans cette 36è édition du festival Premiers Plans, les jeunes réalisateurs en compétition pour leur  premier long métrage, nous plongent dans une civilisation malade de la vérité. Il faut dire la vérité, toute la vérité sur cet homme qui a violé une fille dans Quitter la nuit de Delphine Girard. « Ce n'est pas acceptable que tu ne saches pas ».


 

Mais la vie n’est-elle pas construite sur un vaste mensonge ?


Le mensonge sur un précédent amour qui retient un homme et une femme au poste d’immigration et risque de fracasser leur couple dans Border line de Juan Sebastian et Alejandro Rojas.

Le mensonge sur la virginité perdue d’Elaha qui la met aux bans de sa communauté dans Elaha de Milena Aboyan.



Le mensonge sur la fausse carte de presse pour parcourir l’Afghanistan dans Riverboom de Claude Baechtold.



Le mensonge d’Ebba qui fait croire à l’homme atteint d’amnésie qu’elle est sa petite amie dans Mon parfait inconnu de Johanna Pyykko.


Le mensonge d’Iman, qui au jeu "action-vérité" affirme un gros mensonge : être la première de la classe à avoir couché avec un garçon dans Excursion de Una Gunjak.


Le mensonge de notre société qui veut tout savoir, tout normer, tout cadrer, tout codifier. Bienvenue à la folie féminine pour porter l’irrationnel, le rire et la légèreté dans Sous hypnose de Ernst De Geer.



N’y aurait-il que la mort qui ne mente pas dans Six pieds sur terre de Karim Bensalah ?


 

Et comme toujours, le cinéma ne va pas sans le corps des femmes. Il est cette année scruté, filmé au plus près par d’autres femmes. Avec O Corno, de Jaione Camborda, nous assistons à un accouchement interminable dans la douleur et les cris comme s’il recélait une vérité sur la vie, la mort, la sexualité.



Enfin le jeune cinéma post Mee-Too pose cette nouvelle question « ça veut dire quoi être un homme » ? Un homme asexuel confronté à l’énigme du désir d’une femme. Un homme qui demande à la femme de lui parler, de lui dire « je t’aime » pour pouvoir bander dans Slow de Marija Kavtaradze.

L’embrouille dans la sexualité est toujours là. Ca cloche toujours entre les hommes et les femmes.



Mensonge ou vérité, Il est bien entendu qu’il ne s’agit là… que de ma propre interprétation.


Dominique Fraboulet