retour sur la 35è édition du festival
Retour sur la compétition 2023
Cette année la compétition des premiers longs métrages a mis
en scène des couples.
Couple de frères, couple père-fille, couple mère-fille, couple homme-femme, autant de duos différents,
autant de façons différentes de faire couple.
Pour ces jeunes réalisateurs, un couple c’est rarement
l’harmonie, c’est souvent conflictuel, parfois toxique comme la rivalité
fraternelle à la vie – à la mort de Tony et Noé dans Nos cérémonies de
Simon Rieth. Toxique aussi la relation de Dog souffre-douleur de Mirales dans Chien de la casse de Jean-Baptiste
Durand. C’est même destructeur, dans J’ai
des rêves électriques de
Valentina Maurel où un père et sa fille
sont comme une horde d’animaux sauvages qui s’aiment aux cris et aux
coups.
A deux il est possible d’affronter la promesse d’un monde
nouveau, quitter le monde capitaliste et vivre un rêve écologique. Mais que
partage-t-on vraiment dans un couple ? Que se passe-t-il quand l’homme et
la femme n’ont pas la même attente ? Comment évolue leur relation et leur
idéal ? Mikel Gurrea nous confronte à ces questions cruciales dans Suro.
bande annonce Suro
C’est en face de sa mère qu’une fille peut mesurer le chemin
parcouru qui va de la petite fille qu’elle était à la femme qu’elle est
devenue. Où est désormais sa place questionne Annika Pinske dans Talking about the weather.
Il faut aussi être deux pour aimer. Mais c’est bien compliqué d’aimer quand Ramona veut relancer sa carrière d’actrice et que son cœur est déjà pris dans Ramona de Andrea Bagney. Ou quand « Fifi » a déjà vu ce que ça donnait chez les adultes dans Fifi de Jeanne Aslan et Paul Saintillan.
L’amour d’un frère peut mettre un frein à la satisfaction
pulsionnelle de la drogue, de l’alcool et du sexe, à la violence transmise en
héritage. C’est grâce à l’amour qu’il est possible de couper un lien délétère,
de lâcher un bout de terrain, de quitter la maison et d’aller prendre l’air
dans Chevalier noir de Emad
Aleebrahim-Dehkordi.
Et comme le dit Mia Hansen Love, présidente du jury, un
premier film c’est comme un premier amour, ça se termine toujours et parfois ça
finit mal, mais Il vous constitue. On se construit aussi avec ses blessures.
Dominique Fraboulet